Tout commença par un cri. Thomas Reynaud, homme d’affaires respecté de Paris, entra dans la chambre de ses jumeaux et s’immobilisa : Claire Martin, la femme de ménage engagée la semaine précédente, lavait le sol en berçant les deux bébés dans un tissu coloré. L’un dormait contre son dos, l’autre gazouillait contre sa poitrine. C’était la première fois, depuis cinq mois, qu’ils ne pleuraient pas.
Thomas voulut s’indigner, mais sa colère fondit devant la scène. Les jumeaux, qui hurlaient jour et nuit depuis leur naissance, semblaient soudain apaisés. Claire, calme et douce, leva vers lui des yeux bruns pleins de tendresse.
— Je ne leur fais aucun mal, monsieur Thomas, murmura-t-elle. Je m’occupe simplement d’eux.
Ces mots simples ébranlèrent l’homme qu’il était : rationnel, méthodique, et surtout, épuisé. Depuis la disparition de sa femme Marion lors de l’accouchement, Thomas avait tout tenté : psychologues, nourrices qualifiées, routines parfaites… Rien n’y faisait. Ses bébés refusaient de dormir, de manger, de s’attacher. Et voilà qu’une employée sans diplôme venait, sans effort apparent, d’instaurer un véritable miracle.
Une étrangère au don inexplicable
Claire Martin avait 31 ans, un visage doux et la pudeur de celles qui ont beaucoup vécu. Elle nettoyait la maison avec application, mais c’est près des jumeaux qu’elle semblait rayonner. Elle chantonnait de vieilles berceuses, racontait des histoires de pluie et de papillons. Et les enfants, d’ordinaire tendus, l’écoutaient bouche bée.
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