Le chauffage est au cœur de nombreuses interrogations, surtout quand les factures explosent et que le confort n’est pas toujours au rendez-vous. Derrière une consigne jugée raisonnable, la réalité serait bien plus nuancée, et parfois contre-productive.
Pourquoi la règle des 19 °C ne fait plus l’unanimité
La fameuse règle des 19 °C pour le chauffage ne sort pas de nulle part. Elle remonte aux politiques d’économies d’énergie mises en place lors des chocs pétroliers. À l’époque, l’objectif restait simple : consommer moins, même si le confort passait au second plan.
Cependant, le contexte a profondément changé. D’abord, les logements ne sont plus les mêmes. De nombreux foyers vivent aujourd’hui dans des habitations mieux isolées, rénovées ou construites avec des normes thermiques plus exigeantes. Ensuite, les systèmes de chauffage ont évolué, devenant plus précis, plus modulables et souvent plus efficaces.
Mais surtout, les spécialistes rappellent un point essentiel : la température de l’air ne suffit pas à définir le confort. En réalité, le corps humain réagit aussi à la température des murs, des sols et même au taux d’humidité. Ainsi, deux logements affichant 19 °C peuvent offrir des sensations totalement opposées.
Dans un logement bien isolé, la chaleur se répartit mieux. Le confort reste stable et homogène. À l’inverse, dans un appartement aux murs froids ou aux fenêtres anciennes, le corps perd de la chaleur en permanence. Résultat : on a froid, malgré un thermostat réglé à 19 °C. Cette différence entre température réelle et température ressentie explique une grande partie du malaise actuel.
C’est précisément pour cette raison que de nombreux experts estiment aujourd’hui que la règle unique des 19 °C ne correspond plus aux usages modernes du chauffage.
Chauffage et confort : ce que les spécialistes analysent vraiment
Lorsqu’ils parlent de chauffage, les experts ne se limitent plus à un simple chiffre affiché sur un thermostat. Ils prennent en compte plusieurs paramètres essentiels, souvent ignorés par les anciennes recommandations.
D’abord, l’humidité intérieure joue un rôle clé. Un air trop humide donne une sensation de froid, même avec une température correcte. À l’inverse, un air trop sec peut provoquer une gêne respiratoire et inciter à chauffer davantage. C’est pourquoi un taux d’humidité compris entre 40 % et 60 % reste idéal.
Ensuite, la température des parois influence directement le confort. Des murs froids absorbent la chaleur corporelle, ce qui pousse à augmenter le chauffage pour compenser. Dans ce cas, rester à 19 °C peut paradoxalement conduire à une surconsommation, car le système fonctionne plus longtemps pour maintenir la consigne.
Enfin, les spécialistes insistent sur l’adaptation pièce par pièce. Une température uniforme dans tout le logement n’a pas de sens. Les besoins varient selon l’usage, le moment de la journée et le niveau d’activité. Chauffer un couloir comme un salon reste inutile, et souvent coûteux.
Progressivement, une idée s’impose : il vaut mieux chauffer intelligemment que strictement. Et c’est là qu’intervient une nouvelle recommandation, plus en phase avec les réalités actuelles.
Voici la température désormais conseillée par les experts
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la nouvelle recommandation ne consiste pas à chauffer beaucoup plus. Les spécialistes du chauffage s’accordent aujourd’hui sur une valeur légèrement supérieure, mais mieux adaptée : environ 20 °C dans les pièces de vie.
Cette température offre un équilibre plus stable entre confort thermique et maîtrise de la consommation, notamment dans les logements correctement isolés. Elle permet aussi de limiter la sensation de parois froides, souvent responsable de l’inconfort.
Dans le détail, les recommandations actuelles sont les suivantes :
Pièces de vie comme le salon ou la salle à manger : autour de 20 °C, pour une chaleur homogène et agréable.
Chambres : entre 16 et 18 °C, une plage idéale pour favoriser le sommeil et la récupération.
Salle de bain : jusqu’à 22 °C au moment de l’utilisation, afin d’éviter le choc thermique.
Espaces de passage : inutile de dépasser 17 °C, car le temps d’occupation reste limité.
Cette approche ne vise donc pas à consommer plus, mais à mieux adapter le chauffage aux usages réels du logement. En ajustant finement les températures, on améliore le confort sans faire exploser la facture.
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