On croit souvent qu’en vieillissant, on aspire seulement à la tranquillité. À 73 ans, après la disparition de mon mari, je rêvais simplement d’un peu de chaleur familiale. Mon fils unique, Thomas, m’avait gentiment proposé d’emménager chez lui et sa femme, Élise. J’imaginais déjà des repas partagés, des rires, et le doux parfum du jasmin qu’Élise adorait. Mais la vie, parfois, nous réserve d’autres leçons.
Un quotidien plus froid que prévu
Les premiers jours furent paisibles. Je rangeais, je cuisinais, je m’occupais du jardin. Pourtant, très vite, j’ai senti une tension étrange flotter dans la maison. Mon fils parlait peu, s’enfermait souvent dans son bureau, tandis qu’Élise se montrait d’une gentillesse discrète, presque effacée.
Un soir, en dressant la table, j’ai demandé doucement :
— Thomas, tu ne viens pas dîner ?
Il a simplement levé les yeux de son téléphone :
— Non, maman. Mangez sans moi.
Élise a esquissé un sourire triste. « Il est juste fatigué », a-t-elle murmuré. Mais dans son regard, quelque chose m’a interpellée. Une peur silencieuse.
Une nuit d’insomnie et une révélation
Vers trois heures du matin, un bruit d’eau m’a tirée de mon sommeil. La douche, encore ? À cette heure-là ? Je me suis levée, inquiète. La lumière filtrait sous la porte de la salle de bain, et j’entendais des sanglots étouffés.
J’ai hésité, puis frappé doucement.
— Tout va bien ?
LA SUITE AU PAGE SUIVANTE






