Sébastien Lecornu a “carte blanche” de l’Elysée pour désigner son gouvernement

Au bal des paris, d’autres noms continuaient aussi à être cités, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve au premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lui aussi issu du PS. Avec un double défi pour le chef de l’Etat : repousser le plus tard possible la menace d’une censure et a fortiori d’une dissolution.

Le projet de budget pourrait être présenté lundi en Conseil des ministres

Avant d’achever sa « mission » , Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec le vote de défiance de l’Assemblée qui a provoqué la chute de François Bayrou le 8 septembre, pourrait être présenté lundi en Conseil des ministres. Ce qui sous-entend la nomination d’un gouvernement peut-être dès vendredi ou à défaut ce week-end, et pose des questions : les principaux ministres vont-ils être reconduits ? Le choix se portera-t-il sur un gouvernement composé de ministres techniques, y compris concernant le premier d’entre eux ?

Le Premier ministre démissionnaire a formulé une suggestion très remarquée : que la future équipe gouvernementale soit « complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027 » , des ambitions qu’il n’a lui-même jamais manifestées. Cela exclurait en revanche le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a précipité dimanche soir la chute du gouvernement Lecornu tout juste nommé. Le président des Républicains a conditionné son retour au gouvernement à la nomination d’un Premier ministre « ni de gauche, ni macroniste » , relevant que c’était le cas de Jean-Louis Borloo.

Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très controversée réforme des retraites de 2023, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure. Il faudra « trouver un chemin pour que le débat ait lieu » sur cette question, a averti Sébastien Lecornu.