Zohran Mamdani élu maire de New York : le début du crépuscule du trumpisme ?

La victoire de Zohran Mamdani à New York, conjuguée aux succès démocrates en Virginie et dans le New Jersey, constitue un sérieux avertissement pour Donald Trump à un an des élections de mi-mandat. Mais ce signal venu des urnes oblige désormais un Parti démocrate divisé à trancher sa stratégie entre centrisme et radicalité.

« Trump, je sais que tu regardes monte le son » a lancé au soir de sa victoire pour la mairie de New York Zohran Mamdani , 34 ans, sur le ton direct, ironique, aux accents volontiers populiste qu’il affectionne et qui explique en bonne part son succès auprès des jeunes. Il y a encore quelques mois, cet élu local démocrate qui s’autoproclamait socialiste était crédité d’à peine 1 % dans les intentions de vote. Il a remporté les primaires contre les vieux caciques du parti démocrate puis la mairie new-yorkaise le 4 novembre avec 50,4 % des suffrages, profitant notamment de la dispersion des voix de ses adversaires.

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 Il est bien convaincu que la portée de sa victoire va bien au-delà de la Grosse Pomme. « En cette période d’obscurité, New York sera la lumière montrant comment on peut vaincre Trump » martèle l’étoile montante de l’aile la plus radicale des démocrates. Pour la première fois, la capitale mondiale de la finance sera dirigée par un socialiste revendiqué. Pour la première fois, la ville qui abrite une communauté juive de près d’un million de personnes – la plus importante hors d’Israël – aura pour maire un musulman d’origine indienne, né en Ouganda et naturalisé en 2018, qui n’a jamais caché son militantisme pro palestinien et un antisionisme ardent, qui lui a même valu à plusieurs reprises d’être accusé de basculer dans l’antisémitisme, même s’il a depuis lissé son discours. Racisé hyperprivilégié, il a grandi dans une famille d’intellectuelles avec une mère cinéaste Mira Nair, deux fois primée à Cannes, et un père Mahmood Mamdani, référence à l’université de Columbia en matière d’études africaines et postcoloniales. Il a su porter la colère d’une métropole opulente où un habitant sur quatre vit dans la pauvreté. La participation de 45 % était deux fois plus importante que lors des précédents scrutins municipaux.